Quand j’étais enseignante, un jour Mamadou, un de mes élèves, me prend la main pendant un voyage scolaire à Marseille et me demande si dans la mer il y a des requins. Ce souvenir-là, c’est ce qui fait aujourd’hui le fil rouge de Requin-Chagrin, un spectacle en projet depuis plusieurs années mais qui s’est rapidement orienté vers un tissage entre récit de vie et conte traditionnel, comme deux manières de dire le monde, de faire écho au monde de l’adolescence.
En 2018, je me plonge réellement dans cette création, cette histoire, en laissant émergés des contes qui font écho au récit : Solito et l’homme requin de Pépito Matéo et Le chasseur et sa famille, un conte traditionnel yoruba.
Parallèlement, dans le cadre du laboratoire de recherche de La Maison du Conte, je travaille avec plusieurs artistes : Rachid Bouali, Gigi Bigot, Pépito Matéo, Magalie Mougel et Olivier Letellier…
En 2019, deux co-producteurs décident de soutenir cette création : La Maison du Conte de Chevilly-Larue et Le Temps de Vivre.
En quelques mois une forme se dessine, minimaliste, qui permet au spectateur d’entrer dans le spectacle par différentes portes, de se créer ses propres images, de s’immerger dans un univers, de respirer : adresses au public différentes, corps qui traverse l’espace, incarnations d’adolescents en écho à la parole contée, enregistrement et création d’une bande son de leurs voix, musiques qui accompagnent le récit par moments…